Les plantes carnivores forment un ensemble bien plus vaste et complexe qu’on ne le croit. Réparties dans une dizaine de familles, elles regroupent plus de 700 espèces capables d’attirer, capturer et digérer des proies animales.
Les plantes carnivores se sont adaptées à des milieux pauvres en nutriments, notamment en azote. Pour compenser cette carence, elles ont évolué vers des structures leur permettant de capturer de petites proies — généralement des insectes — afin d’en extraire les éléments nutritifs essentiels à leur croissance.
Cette stratégie, bien qu’extraordinaire, n’est pas rare : on retrouve des plantes carnivores sur presque tous les continents (sauf l’Antarctique).
Voici une vue d’ensemble des familles de plantes carnivores — avec les genres principaux (et nombre approximatif d’espèces) pour chaque famille — car il n’existe pas de “liste complète universelle” facilement résumable des ≈ 700 (voire 750+) espèces, mais ce panorama couvre l’essentiel des plantes carnivores “véritables”.
| Famille | Genre(s) (espèces approximatives / notes) |
|---|---|
| Lentibulariaceae | Utricularia (env. 220+ espèces — utriculaires) ; Pinguicula (≈ 120–126 espèces — grassettes) ; Genlisea (≈ 22–30 espèces) |
| Droseraceae | Drosera (env. 150–245 espèces) ; Dionaea (1 esp. — l’iconique “Venus flytrap”) ; Aldrovanda (1 esp.) |
| Nepenthaceae | Nepenthes (≈ 140–172 espèces) |
| Sarraceniaceae | Sarracenia (≈ 8 espèces) ; Heliamphora (≈ 23 espèces) ; Darlingtonia (1 esp.) |
| Cephalotaceae | Cephalotus (1 esp.) |
| Byblidaceae | Byblis (≈ 7–8 espèces) |
| Drosophyllaceae | Drosophyllum (1 esp.) |
| Dioncophyllaceae | Triphyophyllum (1 esp. carnivore) |
| Bromeliaceae | Brocchinia (quelques-unes des ~20 espèces du genre sont carnivores, ex. B. reducta, B. hechtioides) ; Catopsis (au moins une esp. carnivore : Catopsis berteroniana) |
La famille la plus vaste est celle des Lentibulariaceae, qui rassemble trois genres : Utricularia, des plantes aquatiques ou terrestres dotées de minuscules pièges à succion ; Genlisea, dont les pièges en forme de tire-bouchon capturent des micro-organismes ; et Pinguicula, les célèbres grassettes, qui utilisent leurs feuilles collantes pour emprisonner leurs proies. Avec près de 400 espèces cumulées, cette famille démontre à elle seule la richesse des adaptations carnivores.
Vient ensuite la famille des Droseraceae, dominée par le genre Drosera. Ses feuilles couvertes de tentacules mucilagineux fonctionnent comme de véritables pièges engluants. On y retrouve aussi la Dionaea muscipula (une seule espèce), la plante à mâchoires la plus connue du grand public, ainsi que la discrète Aldrovanda, sa cousine aquatique.
Les Nepenthaceae regroupent les Nepenthes, plantes à urnes tropicales dont les pièges spectaculaires peuvent atteindre plusieurs dizaines de centimètres. Leur diversité morphologique et écologique est immense, allant des petites espèces montagnardes aux géantes capables de capturer des vertébrés.
Les Sarraceniaceae, quant à elles, dominent les milieux humides d’Amérique du Nord et du Sud. Leurs feuilles en forme de trompette ou de tube — comme chez Sarracenia ou Heliamphora — sont autant de pièges passifs où les insectes se laissent glisser avant d’être digérés.
À côté de ces grandes familles, plusieurs lignées plus discrètes complètent le tableau : Byblis et ses pièges collants scintillants, le rare Cephalotus d’Australie occidentale, le Triphyophyllum d’Afrique de l’Ouest, ou encore quelques broméliacées dont certaines espèces ont développé une carnivorité opportuniste.
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